Il n'y avait rien de naturel dans ce que l'on éprouvait.
 
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 Be quiet and drive. [Sibylle-libre] [1 à 2 posts par personne maximum]

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Alek Hodžić
Alek Hodžić
Sleepless


▪ depuis quand ? : 30/11/2010
▪ conneries : 35
Masculin
▪ venue au monde : 29/05/1991
▪ et l'âge ? : 32
▪ localisation : DTC.
▪ groupe : Sleepless
▪ humeur : J'ai vu ta mère sur chatroulette.

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MessageSujet: Be quiet and drive. [Sibylle-libre] [1 à 2 posts par personne maximum]   Be quiet and drive. [Sibylle-libre] [1 à 2 posts par personne maximum] EmptySam 22 Jan - 0:44

Six heures du matin, aux confins de la nuit, un moment comme un autre, 365 jours par an, 24 heures par jour. Une nuit et une personne comme il devait en exister des milliers de par le monde. A attendre patiemment sur un quai de métro, somnolant à moitié, tandis que des milliers se pressaient de par et d'autres de tous les lui(s) qu'il pouvait exister dans le monde et dans l'univers. Il se figura un homme d'affaire qui sortait d'une soirée bien arrosée, un pickpocket qui se fondait dans la foule chinoise, un riche saoudien qui discutait du prix du pétrole en se pressant vers sa résidence secondaire. Toutes ces personnes quelles qu'elles soient étaient lui, et il était eux. Car chacun se pressait, se traînait vers une destination obscure, une étrange envie ou obsession vissée au fin fond du crâne. Il aurait pu misée sa vie en bourse, discuter de l'avenir de la géopolitique, ou plus simplement rencontrer sa famille, mais non, lui il se contentait de somnoler en attente d'un lit chaud et confortable qui lui tendait déjà les bras. Assis sur un un banc rouge sang lequel était cloué sur un quai de métro jaune et froid, une douce musique jazz se pavanait dans ses oreilles. Pour peu que quelques badauds auraient pas marauder dans le coin il se serait endormis... Et aurait certainement été réveillé par le service de voirie. Il se contenait d'être là, n'en finissait pas d'attendre patiemment un train qui n'arrivait pas. Peut être y avait eu une panne inattendue, peut être le monde avait entre temps succombé à un feu nucléaire, peut être que tout personne avait désertée le coin, se surprenant soudain à espérer un abri et un peu de chaleur humaine, fuyant les monstres de solitude qui rodaient dans les galeries, le devenir d'automates qui guettait chaque personne qui s'aventurait là, pour peu qu'elle ait été un tant soit peu hésitante. Peut être était il le dernier homme sur terre, peut être était il déjà mort. Qui sait ? Le silence lourd n'en finissait plus, et lui il attendait, les bras croisés dans sa veste imitation cuir, il attendait, mâchant nonchalamment un chewing gum imaginaire, il attendait, répétant à chaque seconde les mêmes mouvements, se retrouvant comme aliéné par toutes les consciences qui l'avait précédées ici, sur ce banc, à cette place. Il attendait, à ça n'en finissait pas de le rendre fou. L'automate en costume qui consultait machinalement sa montre, celui en trench féminin qui faisait rapidement les cent pas d'un bout à l'autre. A force on en aurait eu envie de vomir. Lui il attendait, écoutant les échos qui passaient d'une station à l'autre, autant de souvenirs et de plaintes venues d'un monde lointain, car ici chacun était plongé dans son propre enfer de solitude. Tous étaient aliénés à leur façon, lui c'avait été, loué soit Marx, par une longue et laborieuse nuit de travail, une nuit qui n'en finissait pas de se poursuivre, retardant à chaque secondes les premières lueurs, les premiers sons et mouvements du petit matin. Plus le temps le séparant du jour était court, plus il en semblait long, il consultait sa montre, et il regarda les aiguilles, elles ralentissaient d'un air moqueur. Déjà vu. Et il pensa aux millions de consciences qui avaient expérimentées ce sentiment auparavant.

Un long souffle d'air dans un tunnel silencieux, un sifflement grave qui s'annonçait et une rame de métro apparut comme par magie bien plus vite qu'on s'y attendit. Des portes s'ouvrirent rapidement. On conviait les voyageurs à s'y engouffrer le plus vite possible avant de gaspiller le ticket. C'était un pincement au cœur, au dilemme, vous hésitiez, vous demandant s'il était pas plus sûr de rester sur le quai, de pour une fois ne pas vous risquer à pénétrer dans le ventre d'un monstre d'acier filant sous terre à vive allure. Vous vous jouiez vous même dans une partie de pile ou face qui était perdue d'avance. Il déglutit comme tant d'autres devant une bête mécanique qui semblait s'impatienter, vous suggérant qu'elle n'en ferait qu'une bouchée, que vous n'étiez qu'un hors d'œuvre, une miette de pain, un grain de poussière dans l'immensité d'un désert gris métallique et horriblement familier. Le trajet avait beau être fait des milliers des fois, vous vous y faîtes sans jamais l'accepter, le prendre en vous comme un élément acquis et accepté. Vous vous contentiez d'entrée dans un ventre aux bouches multiples le plus naturellement du monde sans vous demander pourquoi ni comment. Vous n'en aviez rien à foutre. Vous vous laissiez bercer par le sifflement étouffé qui vous entourait, somnolant, vous endormant lentement sur un siège ou appuyé sur une barre de fer, vous vous laissiez consommer, digérer par une production transfigurée d'homme. Il bavait presque, somnolant, assis sur un siège défoncé, promenant un regard vide sur des passagers absents, un vrai révélateur de conscience. Sauf que cette fois il ne se perçut pas, il ne vit que des vitres donnant sur des galeries obscures et opaques, comme un voile qu'on vous aurait jeté sur les yeux. Vous chuchotant de la boucler, de vous laisser bercer par le ronronnement régulier d'une mécanique trop bien rodée.
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