Il n'y avait rien de naturel dans ce que l'on éprouvait.
 
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 Scène II - Perte de temps.

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Lucie Gauthier
Lucie Gauthier
Sleepless


▪ depuis quand ? : 15/03/2010
▪ conneries : 245
Féminin
▪ venue au monde : 31/07/1992
▪ et l'âge ? : 31
▪ localisation : Dans les bras de mon amoureux ! (ou pas)
▪ groupe : Sleepless Darling.
▪ humeur : Joyeuse.

« — you are my soulmate »
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MessageSujet: Scène II - Perte de temps.   Scène II - Perte de temps. EmptyDim 19 Fév - 17:07

Scène II - Perte de temps. Tumblr_labprrTvWB1qd6p3co1_400_large

La petite graine comme elle l'appelle avec une sorte de naïveté flagrante et presque agaçante fait doucement son nid dans son bas-ventre. Elle ne le sent pas, c'est à peine gonflé, elle est tellement maigre, mais pour autant elle en a une sorte de conscience constante. C'est un peu comme le portable qu'elle a dans sa poche. Elle ne le regarde pas, elle ignore quand il sonne et pourtant elle le sent, elle le sait. Elle entend pratiquement Alexandre quand il lui laisse des messages.

La fuite lui va parfaitement. Lucie aime bien l'idée d'être invisible et intouchable, de s'envoler, d'être ailleurs, pourtant elle a un peu le cœur qui se serre, quand elle pense à Julien qu'elle imagine taper contre le mur de rage de l'avoir perdue. Elle n'est pas perdue. Elle sait parfaitement où elle va : dans le mur, dans le brouillard et dans l'inconnu.
D'avoir seulement vu le visage d'Aurélien l'avait directement rassurée, comme une petite fille qui voit un visage familier, qui retrouve un ami.

Pourtant l'appartement d'Aurélien n'est pas son ami. Valentine est adorable mais elle n'est pas réellement ce qu'elle aurait voulu. Lucie et son grand sourire. Lucie et sa bonne humeur. Parfois elle a l'impression d'être un masque de bons sentiments et d'être vide à l'intérieur. Parfois l'adolescence la rattrape avec son méchant visage de déprime et de dégoût. Elle déteste ça. Lucie veut être adulte, maintenant elle n'a plus le choix.
Il fait vraiment froid. La blonde est emmitouflée dans plusieurs pulls, dont un emprunté à Aurélien, qui sent son odeur un peu, elle a des mitaines trouées et se dit qu'elle devrait acheter des gants. Elle est prise soudain d'une sorte de tristesse étrange et elle pense au bébé, à la petite fille, au petit garçon. Elle l'a toujours appelé graine, ou truc, ou chose, ou mini spermatozovule. Jamais elle n'a vraiment songé, la jolie blonde, que la chose qui grandit en elle sera un être humain.
C'est stupide, mais pourtant elle n'a jamais prononcé réellement ces mots. Elle n'a pas encore dit à Aurélien d'ailleurs, elle n'a dit à personne, elle n'en voit pas encore l'intérêt se dit-elle en haussant les épaules, elle a dit qu'elle était là en vacances et elle sait bien que personne n'est dupe, mais personne pour l'instant ne la fout dehors.

Elle songe vaguement à se trouver un travail, de serveuse ou de quelque chose, pour passer le temps. Elle commence à connaître par cœur le plafond d'Aurélien, les odeurs d'Aurélien, la cuisine d'Aurélien, le clic-clac d'Aurélien. En fait Valentine la gêne un peu, elle aurait voulu, un peu égoïstement, l'avoir quelques jours, quelques heures pour elle. Lucie se targue toujours de ne pas vouloir que l'autre lui appartienne mais Aurélien c'est différent. Aurélien lui a toujours plus ou moins appartenu, parce que les moments qu'ils passaient ensemble étaient comme coupés du monde.

Aurélien est juste à côté et il lui manque.
Elle a froid aux mains, et elle pense à son bébé, et à Juno, où ils disent que les bébés ont des ongles dans le ventre. Lucie bêtement, elle marche un peu plus vite. Elle ressemble à un clodo, avec ses quatre pulls entassés qui lui donnent l'air d'une grosse boule et son jean troué qui donne sur ses collants noirs, elle a des vieilles docs en cuir qu'elle perd un peu. Elle tombe devant un Toys R us comme devant une église si elle était croyante, avec une musique de fond et une lumière irréelle.

Elle y rentre un peu rapidement, et dès qu'elle pose le pied à l'intérieur elle se sent prise d'une sorte de calme assez étonnant. On attendrait l'effet inverse : une sorte de panique terrible de se retrouver prise dans le monde adulte et dans la réalité avec tous les gosses qui crient et qui courent de partout en tirant les bras de maman et de papa qui essayent de contenir toute l'énergie des monstres. Etrangement elle aime bien l'odeur de la chaleur et des crèmes pour bébé, les couleurs vibrantes et flashantes des jouets horribles en plastiques.
Lucie sourit, elle enlève son bonnet qui est plein de neige et qui goutte sur son visage. Ça fait comme si elle avait pleuré, elle a les joues toutes rouges et elle marche lentement dans les larges rayons.
Elle s'arrête parfois devant une maison de poupée plus jolie qu'une autre. Elle se demande si ça sera un garçon ou une fille. Elle se demande si elle devrait aller chez un médecin.
Sûrement.

Lucie n'a jamais aimé les médecins.
Elle murmure bêtement à son bas-ventre un truc genre : « on va te trouver des gants. Ou des moufles mickey. C'est mignon les moufles. » et elle se balade encore dans les rayons à la recherche des habits.
Elle se prend des combinaisons de ski dans la tête et se faufile entre les paquets de couches, et les pulls polaires, elle regarde un peu autour d'elle et la blonde voit cette femme qu'elle trouve très belle même de dos. Vraiment. Y'a quelque chose qui se dégage. Y'a des gens comme ça.

« Madame ! »

elle fait bêtement parce qu'avec plein d'entrain comme si sa vie en dépendait elle court presque jusqu'à la brune et elle pose sa main sur son épaule et de son anglais assez approximatif elle demande.
« Vous savez où y'a des gants ? »

Et puis.
« Des gants pour bébés »
, elle hoche toute seule la tête, avec un grand sourire, les joues roses, et l'air un peu paumé.
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