Il n'y avait rien de naturel dans ce que l'on éprouvait.
 
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 Scène I - L'enfant prodigue.

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Lucie Gauthier
Lucie Gauthier
Sleepless


▪ depuis quand ? : 15/03/2010
▪ conneries : 245
Féminin
▪ venue au monde : 31/07/1992
▪ et l'âge ? : 31
▪ localisation : Dans les bras de mon amoureux ! (ou pas)
▪ groupe : Sleepless Darling.
▪ humeur : Joyeuse.

« — you are my soulmate »
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MessageSujet: Scène I - L'enfant prodigue.   Scène I  - L'enfant prodigue. EmptyJeu 29 Déc - 20:36

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Elle fait passer son nez dans son écharpe à plusieurs reprises. Lucie a toujours été le genre de filles que l'on n'image pas fumer et qui pourtant porte une clope à ses lèvres avec un naturel surprenant. Elle aime bien fumer, le mouvement, la fumée, qu'elle voit qui s'échappe de ses lèvres fines et roses, la fumée qu'elle sent défoncer sa gorge rouge.
La clope est une habitude de grande personne. Hélène, la grand-mère, avait fumé jusqu'à son lit de mort, avec beaucoup de fierté, et est morte à quatre-vingt quatorze ans, et avec plus de vitalité et de bonheur que beaucoup d'autres. Lucie était très proche de cette drôle de femme au visage plissée, même si celle-ci est morte au début de son adolescence. Hélène était probablement la seule personne qui partageait cette vision du monde, trop heureuse et trop rose.

Lucie n'a jamais été accrochée, par refus, par envie de liberté, mais elle aime bien une petite dose de nicotine, quand elle a peur, quand elle a froid, tant qu'elle est accompagnée, plaisir occasionnel d'un vice délicieux. Elle a toujours eu ce sentiment étrange que le clope la réchaufferait dans le froid, sûrement parce qu'elle a l'impression d'avaler du feu.
Debout devant la porte de l'immeuble, devant le petit morceau de papier blanc, Lucie se demande s'il fait toujours aussi froid dans ce pays étrange. Elle se sent songeuse, un peu ailleurs, comme toujours ces derniers temps, mais avant tout, elle a vraiment l'impression de n'être jamais seule. Elle aime bien ce sentiment, de sorte de plénitude à deux. Alexandre lui avait manqué. C'est un peu une partie de lui et une partie d'eux deux qu'elle porte dans son bas ventre, encore plat et adorable.

Elle se demande ce qu'elle fout là. Si elle a raison, vaguement, alors qu'elle fait passer son doigt fin sur les différents boutons de l'interphone, elle fixe les noms exotiques et semble se poser des vraies questions. Un peu comme quelqu'un d'adulte, et de responsable, qui se dirait qu'elle ne peut pas sérieusement s'imposer à quelqu'un qu'elle n'a pas vu depuis quelques années, qui n'a jamais été si proche d'elle, et.
Lucie s'en fout.

Elle est bête, elle suit ses envies et ses instincts. Sur son manteau noir de clodo, y'a plein de neige, parce que l'adolescente a fait un ange, quelques minutes auparavant, elle s'est stupidement allongée sur le sol et s'est roulée dans la neige à plusieurs reprises, et elle a pris en photo sa trace imprimée dans l'étendue blanche. Ses cheveux d'un blond paille sont plein de neige, qui fond, et coule sur son écharpe sombre.

Elle hésite un peu, et finalement appuie sur un autre interphone. Christansian. C'est bizarre comme nom, qu'elle se dit, toute seule dans le froid, la Gauthier. Elle reste perplexe, devant la langue étrangère, et articule dans un anglais approximatif qu'elle doit rendre visite à son cousin Aurélien et qu'il ne répond pas. Il y a un long silence, et avec son sourire éternel Lucie attend tranquillement avant que dans un bip sonore la porte s'ouvre.

Elle pénètre d'un pas joyeux et bêtement en levée à l'intérieur de l'immeuble, dans le petit hall presque propre, mais ne délirons pas : Lucie a grandi dans les plus beaux quartiers de la capitale, et a même, dans sa plus jeune enfance, séjournée dans un hotel particulier du Marais. Ensuite, lors de ses études à Victor Hugo (option théâtre – d'ailleurs, si Lucie n'avait pas été si mauvaise en cours, et si elle n'était pas tombée enceinte à la fleur de son âge, sûrement serait-elle actuellement en train de s'inscrire au cours Florent), elle montrait l'hotel blanc et se targuait d'avoir joué à la balançoire sur l'arbre centenaire qui dépassait tous les autres.
Une fois, avec Sarah, elles avaient escaladé la barrière, et fumé un joint sous l'arbre, avant un cours de maths. Le pire, c'est que Lucie avait eu une très bonne note, ce jour-là.

Elle trouve ce quartier de petits prolétaires terriblement adorable.

Elle monte deux étages, et se rend compte qu'elle ne sait absolument pas où Aurélien peut être. Elle se demande encore pourquoi il a choisi de venir ici, cette ville est minuscule, mais elle est très joli. Lucie a toujours confondu la Suède et l'Islande. Elle s'attendait à ne voir ici qu'igloo et aurores boréales. A vrai dire, les premières heures à errer dans la ville, elle était un peu déçue.
Mais malgré tout la lumière de Sollentuna est différente de la lumière parisienne. Le gris de Paris est trop fort, trop puissant, ici c'est le blanc qui éblouit, et le rose du sol qui tombe sur les rues désertes, même à l'aube, là où Paris ne dort jamais. Elle songe qu'ici, si elle sort trop tard, elle ne rencontrera personne, vers cinq heures, alors que pieds nus et épuisée, elle rentrera, talons à la main, d'une soirée arrosée.

Elle se demande si elle a encore le droit de boire.
Sans hésiter – Lucie a ce culot de la jeunesse, cette liberté de croire qu'il s'agit de sa liberté de s'imposer aux autres – elle appuie sur le bouton, son sac de toile posé à ses pieds, un « De Suresnes » gribouillé en dessous de la vieille sonnette ronde et marron, à côté d'un autre nom indéchiffrable qu'elle n'a même pas remarqué, trépignante à l'idée de revoir son amour.
Elle se dit qu'à l'époque elle devait même pas avoir de seins.
Maintenant elle a un gosse.

« AURÉLIEN ! »
elle fait avec entrain quand la porte s'entrouvre, et saute aux épaules de l'homme qui apparaît à contre jour, et elle embrasse la joue qui pique un peu – ah, il se rase plus ! Comme Julien ! - et elle rit un peu d'excitation en se détachant pour qu'il puisse voir son joli visage qui rayonne, rosit par la neige et le bonheur, les cheveux en pétard, pas coiffé depuis trois jours de voyages, et les lèvres gercées, son corps mince perdu dans les vêtements trop larges et ses jambes nues comme si elle n'avait pas froid.

« Putain ! »

Elle l'observe longuement, comme il est très impoli de le faire, avec un grand sourire, et puis se dit qu'il ne la reconnaît pas, peut-être pas, en tout cas il semble silencieux alors elle accélère en roucoulant.

« C'est moi, Lucie ! … Lucie Gauthier ! »


Allez quoi, fais moi un câlin !
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