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 L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad

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Dante L. Silvestri
Dante L. Silvestri
Never There


▪ depuis quand ? : 21/11/2010
▪ conneries : 5
Masculin
▪ venue au monde : 28/09/1995
▪ et l'âge ? : 28
▪ localisation : Dans ma libraire, probablement.
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▪ humeur : Démoli...

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MessageSujet: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyJeu 23 Déc - 21:29

Seul dans sa librairie, Dante lisait un livre à la caisse. Il était encore seul. Pas de caissière, pas d’aide, il était le seul être humain dans sa libraire. Par contre, les affaires roulaient bien. Il avait eu bien des clients qu’il avait servi de son mieux et qui étaient tous parti avec un sourire. Oui, Dante aimait beaucoup son travail. Il y avait une tonne de livres à lire. Il pouvait maintenant commander ceux qu’ils voulaient, mais avant tout, il fallait qu’il se concentre sur les demandes de sa clientèle. Il pouvait aussi perfectionner la langue qu’il devait parler tout les jours : le Suédois. Il fallait le dire, bien qu’il se débrouillait bien, il n’étais pas parfaitement bilingue. Mais bon. L’italien ferma son livre et regarda la couverture un instant. Le corps est l’ancre de l’âme. C’était le titre du bouquin. Un roman policier très intéressant. C’était l’histoire d’une jeune recrue policier américain du nom de John pris au milieu de l’enquête du Dépouilleur. Un meurtrier qui, une fois ses victimes assassinées, leurs enlevait la peau au grand complet. Il suspendait ensuite les corps dans un arbre et attendait que les policiers trouve le cadavre. Et c’était ce jeune policier qui prendrait personnellement cette affaire après que le Dépouilleur eu assassiné sa femme. Un thriller plein d’action et de stress.... Enfin bon, Voilà un petit résumé du livre !


La journée avait été très calme. Il n’y avait pas eu de clients du tout de la journée. Il fallait dire qu’avec la neige dehors qui tombait depuis quelques jours, se rendre à la librairie n’était probablement pas la plus grande priorité auprès des gens du quartier qui venaient régulièrement. Même si ce n’était pas aussi pire que la semaine passée, où c’était un blizzard et où il n’avait même pas pu se rendre à sa librairie tellement la vue était nulle dehors. Cette satanée tempête de neige... En plus de tout ce blizzard, il y avait eu du verglas dans la soirée, ce qui avait coupé l’électricité de quasiment tout le quartier. Cette dernière semaine n’avait pas été de tout repos, en tout cas. Enfin. Le jeune adulte pensa à sa mère. Allait-elle bien ? Était-elle capable de survivre dans ce monde abominable dans lequel elle était ? Puis, ce fut son père qui lui venait en tête. Lui qui avait tellement été déçu que son fils veuille faire un travail, et je cite : « Minable, inutile et pitoyable ». Peu importe ce qu’il pensait, Dante était content de ce qu’il faisait. Maintenant que sa compagnie “La Conoscenza Libreria”, il était prêt pour tout contrat lui permettant d’étendre sa librairie partout dans le monde ! Oui, Dante était optimiste. La plupart du temps en tout cas. Mais bon... peut-être qu’il n’aurait jamais partir lui aussi... Cette Najad. Ah non, il ne devait pas y penser. Elle lui gâcherait son moral. Comme d’habitude.. Mais bon. En ce moment, Dante s’ennuyait. Il aurait voulu quelques clients. Des questions du genre de « Est-ce que vous avez ce livre ? » Ou bien « Quels livre me conseilleriez-vous ? ». L’Italien relisait le résumé du roman qu’il lisait quelques minutes plus tôt puis, le déposa et sorti de son comptoir de caisse. Si jamais (part le plus grand des miracle) quelqu’un entrait, il entendrait la petite cloche qui sonnait à chaque personne qui entrait ou sortait.


Dante se promenait dans sa librairie. L’entrée menait directement à deux choix. L’escalier ou l’allée principale. Il y avait des fenêtres permettant de voir dehors. On pouvait voir les flocons tomber assez rapidement. La tempête durait depuis quelques jours, mais elle s’était calmée. Revenons à la libraire, si vous voulez bien. Elle avait deux étages avec une vingtaine d’étagères chacune. Il y avait pas mal toutes les sortes de genre et de sous-genre. Pour ceux qui ne savent pas la différence, un genre est, par exemple, une bande dessinée, un roman, un journal, etc. Un sous-genre, c’est un roman fantastique, d’horreur, policier, enfin vous voyez le genre. Les murs de l’allée principale étaient brun chocolat. Le plafond, beige et les murs du deuxième étage, un rouge vin très accueillant. Les critiques avaient souvent complimentés ses choix de couleurs pour une atmosphère relaxante et paisible. Des radios dans les coins en haut des murs jouaient de la musique douce. Parfois du piano, parfois de la guitare acoustique, d’autres fois du violon... Souvent, de la musique qui venait directement de son pays d’origine. Tout ce qui pouvait apaiser l’atmosphère d’un endroit où il fallait le calme pour bien choisir quel livre acheter. Des lumières rondes éclairant l’intérieur d’une ambiance très douce. En plein milieu se trouvait le comptoir de caisses. Là où il fallait aller pour payer lorsque le client avait choisi son livre. Un système d’alarme se déclenchant dès qu’une vitre se brisait où lorsque la porte s’ouvrait et que le système était enclenché. Elle était belle et grande, sa librairie. Il en était fier. Avec l’aide de quelques architectes, il avait réussi à recréer une librairie avec une touche de l’Italie.


C’était peut-être une jeune librairie, mais il y avait beaucoup de contenu. L’argent de la Famille avait bien servi. Grâce à ça, les gens pensaient que ce n’était pas une librairie d’amateur (ce qui était un peu le cas..).Un jour, il connaîtra l’emplacement de tous les livres par coeur ! Ouais. Pour l’instant, il fallait encore qu’il cherche dans l’ordinateur près de sa caisse. Même s’il avait installé quelques micro-ordinateurs spécialisés dans la recherche des livres de la librairie, les gens aimaient mieux côtoyer un être humain un peu dans la lune et perdu dans ses pensées au lieu d’une machine, même si celle-ci est plus précise. Le jeune adulte venait de recevoir quelques paquets avec des livres que certains de ses clients avaient commandés et même réservés. Il ne fallait pas qu’il se trompe. Apportant chaque boîte à l’ordinateur central, il parcouru la liste des gens qui avaient réservés un livre en mettant ceux-ci de coté, dans un tiroir en-dessous de la caisse. Une fois terminé, il reprit ses trois boîtes et les classa dans leur sous-genre respectif. Il n’avait pas à se dépêcher. Il n’y avait personne dans le magasin. C’était étrange comment cet endroit pouvait sembler... Silencieux lorsque personne n’était là, à part lui. Malgré la petite musique qui jouait, ça ne remplaçait pas de bonnes vraies personne remplies d’émotions humaines et de conversations intéressantes, même s’il savait qu’il ne devrait pas toujours écouter ce que les autres disent (habitude qu’il a développée étant jeune.)


Une fois tous les livres rangés à leur place, Dante lâche un grand soupir. Que faire maintenant ? Il ne fallait qu’attendre des clients. Attendre que des gens viennent acheter des livres. Ou juste les regarder. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. Mais bon. En attendant, Dante pouvait toujours lire... Il retourna à sa caisse, où il avait laissé son livre. Une fois ouvert, il s’y plongea encore pour une bonne demi-heure. C’était tellement captivant ! Dante avait de la difficulté à enlever ses yeux de ses pages blanches remplies de lettres qui, une fois ensemble, formaient des mots, des phrases, des paragraphes et un livre ! Bon tout ça pour en revenir au fait que Dante était très captivé par son livre. Puis, la clochette au-dessus de la porte retenti dans la librairie. Un client, enfin ! Qui était ce malade qui se risquerait à traverser la neige seulement pour venir se chercher un livre ? Dante ferme son livre et le déposa dans la tablette en-dessous de la caisse.


Dante posa ses yeux sur son seul client de la journée.... Sur la seule clientE de la journée, il devrait dire. Mais attendez.... C’était elle ? Oh non. Qu’est-ce qu’elle voulait cette fois ? Pourquoi dans toutes les personnes qui se trouvaient dans ce quartier, il fallait absolument que ce soit elle ? Najad... Il avait entendu son nom une fois, quand elle était avec sa mère et qu’elle lui avait dit « Najad, il faut qu’on parte ! » Ou quelque chose du genre. Elle venait pour quoi cette fois ? Elle était seule. Peut-être pour en finir avec lui ? Il n’avait jamais rien demandé et elle, elle continuait de le torturer en se foutant du fait qu’il ressentait souvent des tonnes de mauvaises émotions lorsqu’elle le laissait là, après lui avoir fait mal comme toutes les fois où ils se voyaient. Dante détestait cette fille. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de la voir. C’est tellement étrange dit comme ça.. S’il avait pu, il aurait voulu partir et ne plus jamais revenir. Mais... D’une certaine manière il l’aimait. C’était sa Liée, tout de même. Dante aurait voulu quelque chose de plus joyeux comme Lien. Même si c’était Najad, c’était une cliente et il fallait servir ceux qui venait acheter des livres dans sa librairie. L’Italien regarda sa Liée qui approchait de lui. Elle venait gâcher sa journée, évidemment...


« Ah non pas encore toi... » Lui dit-il avec un ton de voix pas trop... Amical.
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Najad L. Østergård
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MessageSujet: Re: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyLun 27 Déc - 22:19

Une nouvelle fois, on put entendre résonner dans la maison un très grand nombre de toussotements et de crachements époumonés, entre les bruits de mouchoirs sortis de leurs boîtes. L’odeur du thé s’étirait en des vapeurs élégantes, dansantes, l’atmosphère chaude de la maison semblait à son comble. Chaude et sec, quoique quelque peu humide dans les molécules de l’air : Il ne fallait surtout pas que ce soit trop sec. Son nez était rouge, ses yeux vitreux. Sa respiration, quant à elle, était difficile et sonnait comme un râle. Elle semblait avoir mal à chaque inspiration, tandis que chaque expiration semblait être pour elle le plus beau des remèdes. Najad n’était pas du tout dans un état normal. On aurait pu le deviner seulement en regardant sa pâleur, ses yeux d’où nous pouvions distinguer de nombreuses poches d’une couleur tournant sur le mauve et sur cette fièvre qu’elle semblait avoir en permanence depuis un moment. D’une certaine manière, heureusement, elle n’avait pas froid, cette fois. Emmitouflée dans plusieurs couvertures brunes clair, très clair, la Scandinave ne faisait que cela. Regarder la vapeur virevolter en s’échappant de la tasse de thé bouillante que sa mère venait de lui apporter. Cette tasse de thé qu’elle devait boire, qui aurait peut-être l’obligeance de dégager quelque peu sa gorge nouée par cette affreuse pneumonie. Nous étions en après-midi, après-midi pourtant calme où la neige ne semblait pas trop au rendez-vous, au-dehors. Seulement quelques petits flocons s’amusaient à descendre tout doucement, faisant leur petit spectacle devant les fenêtres.

Cette pneumonie qui n’avait aucune raison d’être d’après notre jeune femme était pourtant causée par quelque-chose qui avait été provoqué par une de ses crises de schizophrénie, il y a de cela une semaine seulement. Le blizzard avait perduré pendant des jours en entier, même que parfois, seulement une chandelle avait éclairé la grande maison des Østergård. Ce blizzard que Najad avait très témérairement affronté pour retrouver sa meilleure amie dans le parc Snygg, à quelques dizaines de minutes à pied de chez elle. Dire qu’elle aurait pu mourir d’une grave hypothermie si tout cela n’avait été qu’elle. Heureusement, sa mère avait été présente, comme à son habitude, et l’avait retrouvé grâce à sa meilleure amie. Il faut dire qu’elle leur avait foutu une de ces peurs. Elle s’en était sortie indemne, ou presque. Avec seulement quelques engelures mineures et une bronchite qui s’était développée quelques heures après. Bronchite qui avait rapidement laissé place à une pneumonie par la suite, celle-ci même que sa mère tentait de guérir à l’aide de tasses de thés et de remèdes que seulement elle connaissait le secret. Lentement, la jeune femme approcha sa main de cette tasse de thé qui fumait toujours doucement. Elle l’amena tout aussi lentement à ses lèvres, ses mains tremblant un peu quand elle pencha cette même tasse pour laisser couler le liquide dans sa gorge. Elle avala difficilement, mais la chaleur du liquide lui fit du bien. Elle ferma doucement les yeux en expirant une nouvelle fois, reposant la tasse.

Allez, un autre mouchoir.

Quel pathétique portrait elle donnait à ce moment. Seule dans le salon, elle ne pouvait qu’apprécier ce qu’il lui restait à faire de cette journée. Sa meilleure amie, Jytte, était partie faire quelques courses en-dehors de la propriété. Après l’épisode de la semaine dernière, Majken avait accepté de garder la jeune femme avec elles. Puisqu’elle était une bonne amie de la famille – et surtout de sa fille, il faut le préciser. Najad apprit qu’elle venait tout juste d’arriver en Suède. Que pendant des mois, elle l’avait recherchée, qu’elle avait tenté de retrouver sa trace sans rien pouvoir faire. Jusqu’à ce qu’elle puisse enfin arriver à Sollentuna. Quelle drôle de coïncidence avait plongé la jeune Danoise dans le blizzard pour qu’elles se retrouvent enfin ? Qui sait. Ces cadavres sans visage avaient toujours du bon malgré leurs phrases acides et leurs malices incomprises. Elle était cependant heureuse de pouvoir partager des moments inoubliables avec elle – comme au bon vieux temps. Comme quand elles étaient gamines. Comme cinq ans auparavant. Avant ses crises de schizophrénie. Avant que tous ces problèmes ne lui tombent dessus et qu’elle-même, au courant de tout cela, ne sache plus comment raisonner normalement. Oh, oui, elle était consciente. Consciente de tous ces médicaments qui n’avaient aucun effet et conscience que quelque-chose la rendait totalement différente des autres. Parfois, elle aurait bien aimé être comme les autres, normale. Mais dans sa folie quelque-chose de plus étrange naissait jour après jour. Parfois, elle regagnait cette normalité qui l’avait un jour caractérisée. Jamais sans la menace imminente d’une nouvelle crise. Et d’encore une nouvelle crise.
Ils étaient là en permanence. Ils étaient là et ne la lâcheraient pas de sitôt.

Si fragile petite fleur qu’elle semblait être à ce moment. Najad en avait assez de rester assise. C’est avec son fardeau de couvertures sur son dos qu’elle se levait, toujours aussi lentement, tous ses gestes n’ayant que cette simple définition pour les jours qui étaient passés, pour les jours qui viendraient et bien évidemment pour cette journée qu’était aujourd’hui. Elle regarda les grands escaliers d’un regard vide. Un livre ? Ça pourrait passer le temps. Cependant, elle les connaissait tous. Ces livres qu’il y avait dans sa chambre. Ils étaient nombreux mais elles les connaissaient tous par cœur. Il ne suffisait qu’une lecture… Un livre. Oui. Elle voulait un livre. Un
nouveau livre. Un sourire s’étira pendant quelques instants sur ses lèvres. Elle avait maintenant quelque-chose avec quoi elle s’occuperait. Elle savait exactement ce qu’elle voulait faire, où elle voulait aller. Pendant qu’il faisait encore clair, c’était une bonne idée. Elle tourna les talons et s’enfonça vers la cuisine, traversant un nouveau couloir pour arriver face à sa mère qui semblait concentrée dans la préparation d’un autre plat qui pouvait sembler très appétissant. Pour quelqu’un qui avait de l’appétit, ceci dit. Elle lui demanda alors si elle pouvait aller dehors, seulement chercher un livre. Sa mère s’avança vers elle, toucha ses joues, son front, déduisant que sa fièvre s’était quand même assez calmée pour lui permettre de sortir.

« Vas-y. Mais reviens vite. Je vais téléphoner Jytte pour l’avertir d’arrêter à la librairie après ses courses. »

Au nom de sa meilleure amie, Najad eut un nouveau sourire. Elle hocha la tête doucement, avant de se rendre dans l’entrée, se débarrassant de ses couvertures pour mettre son manteau, ses bottes, ses gants, son foulard : comme lui avait dit sa mère. Elle n’attraperait pas froid, de cette manière. Elle sortir alors, marchant pour quelques dizaines de minutes dans la neige, rencontrant presque personne sur son passage. Que des gens avec leurs chiens ou des gens tout court. Personne d’intéressant. La librairie se dressa devant ses yeux après un moment.

Sa main frêle poussait la porte, une petite clochette se faisant entendre dans la boutique, où une musique douce à la saveur de l’Italie envahissait ses oreilles autant que la chaleur environnante de la pièce, le blanc et la froideur de l’hiver Suédois en contraste total avec les couleurs vives et chaleureuses de l’endroit. Elle respira l’odeur des livres, des nouveaux comme des anciens, entreposés sur toutes ces étagères, fermant les yeux quelques instants avant de faire quelques pas dans la boutique. Ses pupilles semblaient tout sauf enjoués à ce moment précis, la fatigue pouvait se faire sentir dans chacun de ses muscles, dans chacun de ses mouvements. Son manteau à lui seul, son écharpe entourant son cou de plusieurs tours, criait presque le fait qu’elle n’était pas dans son état, si on pouvait le dire, ‘normal’. La voix. Cette voix. Un frisson la secoua de bas en haut, elle se sentit plus légère, comme si plus rien ne pouvait la déranger. Elle semblait même un peu absente, quoique déterminée, ses yeux de la couleur du ciel et des feuilles suivant un chemin très défini, jusqu’à ce que son regard se pose sur lui. Lui. Lui seul, évidemment. Le seul pour qui elle venait ici, si non pour ses livres. Un sourire s’étira doucement, sûrement, sur ses lèvres rosées. Un sourire doux, soyeux comme l’aurait été le plus beau des velours, ce velours cachant au plus profond de ses plis la malice pure et insolente. La malice qui détruit, celle qui ne fait qu’adorer persécuter.

Elle, encore elle. Qui d’autre voudrait-il que ce soit ?

La Danoise s’arrêtait pendant bon nombre de secondes, le dévisageant, analysant comme à chaque fois ses traits changeants en sa présence. Ce pauvre petit agneau si fragile qui tomberait sous ses coups, d’elle, le loup, le loup indomptable et impitoyable. Elle aurait vite raison de lui, et cela, elle le savait, le savait si bien que rien ne l’empêcherait de faire cette petite torture. Elle s’amuserait avec lui comme lynx jouant avec lièvre. Il était si doux dans sa souffrance, tellement beau à regarder avec ce visage piteux qu’il arborerait d’ici quelques instants. Plus ses mots deviendraient acides. Plus ses phrases deviendraient tranchantes comme des lames aiguisées. Plus les larmes couleraient et qu’elle, elle rirait devant ce spectacle pathétique. Pathétiquement agréable. Cet Italien n’avait rien vu jusqu’à maintenant, dans les quelques mois qu’il avait été ici, dans les quelques mois dans lesquels, à chaque visite, elle n’avait arrêté de se jouer de lui. Le pauvre petit enfant. La jeune blonde eut un petit rire, d’une voix rauque, avant d’étouffer le reste de celui-ci dans des toussotements creux. Elle s’avança doucement vers le comptoir. Elle reprit une respiration, sa gorge presque bouchée, serrée par cette pneumonie qui ne faisait que s’aggraver. Et puis quoi encore.


« Bonsoir, mon cher, oh très cher et si pitoyable Lié. »

Sa voix était rauque, différente de son habituel ton mélodieux et caractéristiquement doux. On pouvait tout de même y entendre cette touche, au plus profond, de sarcasme, d’ironie. Ce simple détail sembla la déranger quelque peu, cependant. Elle tressaillit, son regard joueur et malicieux se changeant pendant une fraction de seconde. Elle fronça les sourcils, son sourire disparaissant, laissant apparaître une grimace de semi-douleur, semi-frustration face à ce changement de voix involontaire, montrant ses dents blanches et si bien alignées. Elle murmura quelques mots inaudibles en Danois avant de retourner son regard, qui était planté dans le vide infini, sur ce pauvre petit morceau de viande insignifiant, retournant avec cette expression de ravissement et de malice.

« Je viens t'acheter un livre, stupide imbécile de libraire italien qui n'a rien à foutre en Suède. »
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Dante L. Silvestri
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L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad Empty
MessageSujet: Re: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyMer 29 Déc - 23:58

Cette petite... Blonde. Elle connaissait vraiment le moment pour se présenter la face et venir gâcher mon moment de calme tout seul. Qu’est-ce qu’elle voulait, cette fois, Najad ? L’Italien avait perdu son sourire. Remplacé par une expression neutre qui en cachait une déception ainsi que de la douleur et de la tristesse. Ils se regardaient dans les yeux. Ses yeux renfermant le mal. Le démon pur. Et elle le savait. Elle aimait faire de lui son jouet. Comme une poupée de chiffon, il n’avait d’autre choix que de se laisser faire par elle. La regarder le détruire lentement de l’intérieur. C’était atroce... Et maintenant. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Elle ne pourrait pas le laisser tranquille ? Il avait été plus d’une semaine à ne pas la voir. C’était atrocement agréable... Drôle de sentiment. Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? La vie n’avait aucune pitié.... Et elle non plus.


Un rire. Un rire creux, sale, presque dégueulasse. Suivit d’un toussotement digne d’une grosse toux ou d’une bronchite. C’était donc pour ça qu’elle n’était pas venue le voir. Et bien elle n’aurait pas pu rester chez elle ? Un peu plus longtemps... Pourquoi est-ce que son coeur battait comme ça ?... Ce foutu Lien l’avait vraiment retourné à l’envers. Il ne comprenait plus ce qui se passait avec lui. Souvent, il pensait à elle, mais en même temps, il la détestait et essayait de l’enlever de son esprit. C’était comme une sangsue. Elle ne s’enlèverait que lorsqu’elle aurait eu ce qu’elle voulait. Dans le cas de Najad, c’était probablement sa douleur. La satisfaction d’Avoir détruit la vie de quelqu’un. Ou peut-être sa mort... Qui sait ?


Sa voix résonna dans la librairie vide de monde après qu’elle se soit approchée. Dante frissonna à la prononciation de deux mots : Pitoyable Lié. Déjà, elle commençait. Par sa seule présence, elle avait gâché son humeur et voilà qu’elle jouait déjà avec sa tête. Allez, que la partie commence.... Dante n’avait pas envie de lui répondre. Même si c’était une cliente et qu’il s’était promis d’être toujours accueillants pour ceux-ci, Najad était... une exception. Pourtant, une promesse est une promesse. Comme sa Liée achetait des livres, elle était par conséquent une cliente de cette librairie. Et merde... Encore une fois, pourquoi avait-il fallu qu’il déménage dans ce pays de fou ? Il aurait dût rester en Italie et partir sa librairie là-bas... Au moins, il aurait pu voir sa mère et peut-être le Parrain. Même s’il avait grandit dans un enfer de drogue, de crimes organisés et de prostitution, ce qu’il vivait ici était bien pire, mentalement. Il allait devenir fou un jour à force de l’endurer...


«.......Bonsoir. » Hésita-t-il à lui répondre à contre-coeur.


Il n’aurait sûrement pas dût lui répondre, mais Dante était un homme de parole. Lorsqu’il se promettait de faire quelque chose, il le faisait. Peu importe que ce soit Najad ou non... Et il se promettait de lui rendre la monnaie de sa pièce à cette Liée. Oh oui, il la ferait autant souffrir qu’il souffrait, ça, c’était sûr. Dante était du genre doux, mais personne ne pouvait se laisser faire sans perdre la raison ou se venger. Le coeur de l’Italien battait toujours aussi fort. Pourquoi ? Il n’avait aucune raison de faire ça...


Sa Liée lui donna la raison de sa visite. Stupide italien qui n’a rien à foutre en Suède...... Elle y prenait un vrai plaisir. Sa voix, encore une fois, était grave. Najad était très malade. Ça se voyait. Bien qu’il la détestait, une partie de lui s’inquiétait pour elle. Pourquoi ? Aucune idée. Si son coeur pourrait arrêter de battre aussi vite et sa tête d’arrêter de mêler toutes ces émotions en même temps, il serait peut-être plus apte à réponde. S’il arrivait à se concentrer.... Qu’est-ce qu’elle voulait ? Et bien pourquoi vient-on à la librairie si ce n’est pas pour fair edu mal à son Lié ? Elle voulait acheter un livre, évidemment. Et elle croyait vraiment qu’il avait le goût de lui vendre, son foutu livre ?! C’était probablement le seul moyen de s’en débarrasser rapidement. Lui vendre son livre. Qu’est-ce qu’elle voulait ? “Comment torturer une pauvre âme ?” Ou bien... “La torture mentale pour les nuls” ? Ouais, ce devait être quelque chose dans le genre.


« ....Et quel livre veux-tu acheter ? »


Encore une fois, il avait de la misère à lui demander gentiment. Tout se bousculait dans sa tête. Devrait-il lui dire qu’il n’y en a plus, peu importe le livre ? Ou bien lui vendre à un prix plus cher ? Non... Ce n’était pas raisonnable, ça. Il lui vendrait au vrai prix. Il se ferait un peu d’argent et elle partirait rapidement. Enfin, il l’espérait.... Malade comme elle était, Najad devrait sûrement retourner chez elle bientôt. Qu’elle ne revienne plus...elle devrait rester là où elle habitait. Ne jamais revenir.


Depuis qu’il l’avait rencontré, tout allait mal. Ça ne faisait que quelques mois de ça, en plus... Elle n’avait pas fini de le faire souffrir, il le sentait. Elle allait l’achever. Absorber son énergie vitale et s’en servir contre lui. Elle ne s’arrêterait jamais. Pas avant d’en avoir fini avec lui. Elle le tenait en laisse. Pouvant faire de lui ce qu’elle voulait. Le tuer à petit feu ou le terminer rapidement. Choisi bien comment tu vas procéder, Najad... Un jour, ça va peut-être te retomber dessus. Et ton sourire démoniaque disparaîtra. Les larmes, c’est toi qui va en avoir. Un jour, j’aurai ma revanche alors profite bien de ton moment de gloire... Le chasseur va devenir le chassé.


Alors que les secondes s’écoulaient, les deux Liés se regardaient dans le creux des yeux depuis tout à l’heure. Dante n’avait aucune expression sur son visage. Il ne laissait rien paraître. Ce n’était pas sans difficultés, par contre... En lui, tout bouillonnait. Il avait peur de ce qu’elle ferait. Mal de ce qu’elle avait fait. Confus de son coeur qui battait toujours au même rythme plus fort qu’à son habitude et de pourquoi elle lui faisait subir ça. La colère de ne pouvoir rien faire pour empêcher ça. Qu’elle arrête son cirque. Pourquoi ne pourraient-ils pas être amis ? Pourtant, Dante était sûr qu’il s’entendrait bien avec elle. Elle adorait les livres et il tenait une librairie. Pourquoi ne pas s’entendre ? Ils pourraient échanger tellement de choses... Cette fille avait manqué une belle amitié. Était-elle comme ça avec tout le monde ? Pauvres parents... Ce devait être une torture de vivre avec une enfant folle à liée comme ça..... Dans le fond, c’était la même chose de l’avoir comme Liée.


Allez, dit-lui quel livre que tu veux pour qu'il aille te le chercher et ensuite, tu pourras partir d’ici sans un mot de plus. Sans une autre parole blessante. Dante ne savait pas si les larmes allaient sortir cette fois. Il espérait que non. Qu’elle resterait en lui, attendant d’être seul pour les faire sortir. Il ne fallait pas qu’elle voit un autre signe de faiblesse. Elle l’exploiterait. Et ça, ça ferait encore plus mal. Garde le courage, Dante... Un jour elle payera pour ça. Tout ce qu’elle a causé chez lui. Cette peine qu’elle t’as apportée. Tu avais quitté l’Italie pour un meilleur pays, et bien je crois que tu t’es trompé mon cher. Mais maintenant, il est trop tard. Il va falloir endurer. Autant que tu le peux, avant qu’elle aille raison de toi..
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Najad L. Østergård
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MessageSujet: Re: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyVen 7 Jan - 1:00

Son visage. Cette simple petite goutte d’amertume au plus profond de son regard, ses pensées tourbillonnant toujours plus loin dans son être et déjà, cet air si torturé. Le maniement si facile qu’elle avait sur ses simples petites choses la faisait jouir d’un bonheur qui n’avait, semblait-il, aucune limite. Le voir souffrir, voir son cœur se briser à chaque petite injustice et chaque détournement de phrase qu’elle faisait si habilement, la mettait dans un tel état qu’elle semblait euphorique. Encore, semblait-elle prise dans cette transe que seule cet homme pouvait enclencher, comme si un monstre sommeillant en elle et dans le creux du gouffre de son cœur se réveillait, toujours éveillé par cette vue, par cette voix. Par sa simple présence qui envahissait chaque petite parcelle du corps de la Scandinave schizophrène. Il souffrait. Il souffrait tellement. Elle adorait le voir souffrir à ce point. C’était tellement bon, juste de se régaler de cette souffrance, torture mentale. Torture qui ressemblait tellement à la sienne. Torture qui le tuerait à petits feux. Ce semblait si doux à ses yeux de le voir tirer des grimaces de douleur, d’incertitude. Ce long silence semblait presque accueillant à ses yeux. L’intérieur de la pièce chaleureuse redonnait à Najad une petite chaleur. Cependant, semblait-elle qu’elle était encore affaiblie quelque peu par le froid, car ses mains tremblaient sans que ce ne soit vraiment visible. Ses joues étaient rougies par le vent hivernal, cette petite touche semblait redonner vie à son visage blême par la pneumonie qui continuait de faire rage.

Une réponse. Une simple salutation. Rien de plus complexe à la vue de son expression quand il tenta vainement de faire voir son point. Ça se voyait, sa présence ici ne l’enchantait guère. Ce détail la rendait encore plus satisfaite de sa venue : En plus d’un livre pour occuper ses jours de pneumonie, elle aurait eu la satisfaction de voir son Lié et surtout de le faire souffrir, de le faire sortir de ses gonds, de lui enlever son éternel sourire qui semblait toujours présent dans sa non-présence. Il y eut toujours ce même silence qui semblait peser sur lui comme un poids inévitable et impossible à éviter d’une quelconque manière. Non, il était impossible d’éviter la jeune femme. Impossible d’éviter ce qui serait une étouffante tempête de neige, un blizzard embrouillant impossible à maintenir et impossible à contrer. Elle ne serait là qu’un instant, repartirait, pour revenir une nouvelle fois quand la tempête se serait calmée, mais jamais elle ne partirait. Elle resterait comme une plaie béante refusant de se refermer. Elle serait là. Toujours.

À son grand regret.

Et voilà. Cette question fatidique, celle qui devait venir, qu’elle attendait avec tant d’impatience de cette voix qui semblait tellement, oh, tellement énervée et à quel point angéliquement torturée. Le sourire de Najad devint alors plus grand, alors que, silencieuse, elle n’attendait que le moment de frapper avec la plus grosse injure qu’elle pourrait lui faire aujourd’hui… Une injure si douce que jamais il ne pourrait s’en remettre. Comme à chaque fois. Comment elle adorait pouvoir jouer avec sa tête de cette manière. La si belle torture qu’elle le ferait souffrir cette fois serait cependant tellement plus douloureuse que sûrement ne s’en remettrait-il jamais. Ce pauvre Lié ne savait qu’à peine ce qui l’attendait, à peine ce qu’elle lui ferait endurer cette fois. S’il pensait aussi vainement qu’elle repartirait après avoir eu ce qu’elle était venue ici chercher… Ou s’il pensait si cruellement qu’elle savait exactement ce qu’elle voulait, il avait tort. Telles étaient les pensées de la blonde à ce moment, tandis que son regard joueur se posait sur ce pauvre petit animal sans défense, calculant tous ses mouvements, savourant toutes ces expressions si belles qu’il pouvait bien afficher. Elle n’avait pas bougé. Depuis d’infinies secondes, elle n’avait pas bougé. Elle était restée là, à près de deux mètres du comptoir, le regardant, écoutant, s’imprégnant de l’atmosphère différente de cette librairie, différente de ce que l’on pouvait éprouver en Suède et aussi différente par cette simple présence que donnait son Lié. N’étant pas si ignorante, elle savait ce qu’était ce sentiment puissant qu’était le Lien, elle savait les raisons de cet attachement, aussi étrange soit-il, qu’elle portait à cet Italien. Et pour tout dire, elle l’adorait. Dans sa souffrance, dans ce qu’elle lui faisait endurer, elle l’aimait. D’une manière contradictoire et inconnue qu’elle-même n’aurait pu expliquer. En le détestant d’être normal, de n’avoir aucun problème, elle l’aimait. Dans son souffle coupé en la voyant arriver, dans son sang qu’elle ne cessait de lui faire couler, elle l’aimait.

Elle prit une grande inspiration, de sa gorge semblait sortir un râle, celui qui faisait mal juste à dire quoi que ce soit.


« Quel livre… Voilà une sublime question. » Elle fit mine de poser un doigt sur son menton, comme si elle se mettait à penser, pendant quelque peu son sourire pour bien mimer le geste. « Un roman… Il y en a tellement, tellement d’auteurs, tellement de genres qu’il serait facile de m’y perdre… »

Elle retint alors un nouveau toussotement qui aurait été craché. Ses poumons en auraient une nouvelle fois souffert. Elle replaçait sa main à l’intérieur de sa poche de manteau, rabaissant doucement le regard sur lui. Après cette courte affirmation, son sourire semblait renaître, plus massacrant, son regard presque meurtrier ; celui d’un psychopathe aurait très bien pu être confus avec celui-ci. Et alors, elle avançait, prenait quelques autres pas, deux, trois, jusqu’à ce qu’elle arrive tout juste devant le comptoir, à seulement quelques centimètres, son torse à quelques centimètres à peine de celui-ci. Et alors, son regard se posait sur ce truc ouvert entre les mains du libraire. Encore son sourire était présent. Un petit rire étouffé sortit de sa gorge. Elle relevait alors la tête, approchant sa main de la sienne, posée sur ce livre toujours ouvert entre ses doigts. Ses doigts fins se posèrent sur les siens, glissant doucement sur les pages du livre tandis qu’elle se sentait frissonner : son contact avait été si chaud. Elle glissait le livre par la suite vers elle avec une telle douceur, car lui, il ne résistait pas, comme s’il se laissait faire sans même broncher. Le livre se fit glisser jusqu’à l’extrémité du comptoir, où elle le prit, toujours aussi lentement, extirpant quelques mots de sa bouche.

« Oh, était-ce le livre que tu lisais ? »

Elle le tournait alors entre ses mains, lisant la page couverture, le dos du livre par la suite, lisant le titre à haute voix, de cette voix qui lui faisait souffrir juste à parler, qui la rendait folle juste à l’écouter. Comme elle détestait ce que sa voix était quand elle était malade… Pourtant, elle continuait, inlassable.

« Une intrigue policière qui semble des plus intéressantes, à ce que je peux constater. »

Elle replaçait le livre, couverture de haut, la page toujours ouverte au même endroit que Dante l’avait laissée. Et alors elle le regardait, encore, lui, ce malheureux Lié tellement pitoyable, tellement malléable. Sa respiration, son râle, pouvait sûrement être plus audible. Elle était si près que seulement quelques misérables petits décimètres les séparaient. La distance de ce bureau qui lui servait de comptoir. Elle aurait bien pu passer outre le comptoir, mais elle savait que c’était interdit. Elle l’aurait, une nouvelle fois, une fois qu’il devrait se déplacer. Et cette fois, oh, jamais elle ne le raterait. C’était une si belle occasion… La petite ambiance, cette petite musique Italienne, ne semblait pas du tout avoir lieu d’être dans cette scène ici présente. Une musique de torture, une musique noire et macabre, aurait été de mise au lieu de ce petit truc relaxant. Pathétiquement relaxant, car jamais il ne pourrait relaxer ce cœur déjà déchiré.

Et elle n’avait certainement pas fini.

Doucement, elle passa son corps sur le bureau, ses pieds touchant tout de même par terre, de manière à ce qu’elle puisse être à une meilleure distance de lui, toujours en le regardant dans les yeux, les siens vitreux, rougis, sa respiration toujours aussi difficile, très audible. Et alors elle reprenait une grande inspiration qui pouvait tellement bien s’entendre, ce râlement effrayant, mais pas autant que cette voix presque éteinte dans laquelle elle prononça systématiquement ses derniers mots.


« Aurais-tu… de quelconques suggestions ? »
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Dante L. Silvestri
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MessageSujet: Re: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyMar 25 Jan - 0:57

Pourquoi ne voulait-elle pas partir, cette... Entité démoniaque ? Elle jouait avec lui et il le sentait. Dante n’était pas fou. Il avait peut-être vu beaucoup de choses dans sa vie, mais cette fille... C’était tout un phénomène. Il ne pouvait même pas l’imaginer avec d’autres personnes. Peut-être n’avait-elle aucun ami. Avec la manière qu’elle agissait, ça ne l’étonnerait même pas. Elle n’en méritait pas. Elle ne méritait de rien. De l’amitié ? Bien sûr que non. De l’amour ? Surtout pas. Pas quelqu’un d’aussi cruelle que cette jeune femme. La torture mentale fait beaucoup plus mal que la torture physique. Avant, Dante croyait le contraire, mais maintenant qu’il le vivait, c’était clair que ce que l’on disait était vrai. Il le vivait souvent, depuis quelques mois. Depuis qu’il l’avait rencontré, en fin de compte. Une question lui trottait dans la tête... Aurait-il été mieux qu’il reste en Italie ou bien qu’il parte dans un autre pays ? Tant qu’à lui, ces deux choix étaient meilleur que celui qu’il avait choisi. Quelle idée est-ce qu’il avait eu... Mais maintenant, c’était trop tard. Il était là et elle y était aussi. Et elle ne le lâcherait pas. Comme une bactérie. Un parasite. Une tache qui ne voudrait partir. C’était atroce...Et ça continuerait de l’être.


Dante la regardait de haut. Elle n’était pas très grande, en fait. Il devait avoir au moins... Une demi ou bien un tête de plus qu’elle. De plus, elle était mignonne... Elle avait un petit visage rond, de beaux yeux bleus. Des grands et longs cheveux blonds presque dorés. Elle était magnifique... De plus, elle semblait avoir un corps bien formé. Tout ça réunit ensemble, et elle avait le parfait mélange pour attirer n’importe quel homme qu’elle voulait. Et ensuite pour lui arracher le coeur, l’écraser et le jeter dans le fin fond de l’océan, prêt à nourrir n’importe quel requin qui pourrait passer par là...


Najad répondit à sa question. Wow.. Elle ne savait pas elle-même quel livre elle venait chercher. Si on ne pouvait pas dire que cette jeune femme était perdue... Il ne savait pas trop comment la qualifier. Folle ? Maniaque ? Dérangée ? Probablement tout ça en même temps. Et bien d’autre encore si elle les cachait au plus profond d’elle-même. Tellement d’auteurs, tellement de genres.... Ouais, c’est ça. D’après l’Italien, elle n’essayait que de jouer avec lui. Encore une fois. Lui embrouiller le moral. Ou bien peut-être que ce n’était que lui qui s’imaginait des choses... Mais d’après son sourire qui suivait son toussotement creux, il savait qu’elle avait quelque chose derrière la tête. Un sourire qui semblait mauvais... Machiavélique. Dante ne s’était pas encore totalement remis de sa remarque de tout à l’heure. “Stupide imbécile de libraire italien qui n'a rien à foutre en Suède”.... Ces paroles raisonnaient dans sa tête depuis un moment. Pourquoi l’haïssait-il comme ça ? Que lui avait-il fait ? Rien, à ce qu’il se souvenait. Dès les premiers instants où ils s’étaient rencontrés, elle avait déjà commencé à lui faire du mal. Dès les premiers instants, elle l’avait déjà condamner à mourir dans d’atroces souffrances.


Elle s’approchait lentement du comptoir. Elle était si proche de lui maintenant... Seul le comptoir les séparaient. Est-ce qu’elle aurait traversée si elle avait pu le faire ? Dante n’en avait réellement aucune idée. Qu’est-ce qu’elle aurait fait ? Elle qui semblait tellement l’haïr pour aucune raison... Où y’en avait-il une ? Est-ce qu’il lui avait fait du mal sans faire exprès ? L’Italien en doutait. C’était impossible qu’elle habitait en Italie avant. Il l’aurait vu avant. Puis, Najad s’intéressa au livre que Dante tenait ouvert sur le comptoir entre avec ses doitgs. Son livre policier qu’il avait eu le plaisir de lire avant que celle-ci ne se présente le visage dans sa librairie. Elle toucha ses mains de ses doigts froids... Un frisson lui passa à travers le corps et son coeur se remit à battre plus fort et plus vite encore. Ce moment semblait interminable alors qu’elle glissait ses doigts doucement jusqu’à son livre. Elle le prit ensuite. Dante n’offrit aucune résistance. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas. Elle était psychologiquement beaucoup plus forte que lui. Elle le détruirait encore plus. Aucune résistance. Rien. Son livre lui glissait lentement des mains. Sa voix retentit. Demandant si c’était le livre qu’il lisait... Effectivement, ce l’était.


    « O-oui, c’était ce que je lisais.... »


Sa voix manquait de confiance. Comme s’il était, en quelque sorte, gêné. Mais ce n’était pas le cas. Il avait tout simplement de la difficulté à lui parler. Son coeur battait encore vite alors qu’elle lisait, de sa voix malade et plus grave que d’habitude, le titre. Elle ne semblait pas apprécier le son de sa propre voix. Ou bien sa gorge lui faisait-elle mal ? Probablement.. C’était sûrement un peu des deux. Qui aime parler lorsqu’on a une infection à la gorge ? Sûrement pas beaucoup de gens. Elle parla encore une fois. Lui disant que son livre avait l’air intéressant. Était-elle sarcastique ? Si oui, elle n’avait vraiment pas l’air de l’être. Dante ne savait pas trop quoi répondre. Il ne faisait que la regarder faire. L’observer. Elle qui semblait si fragile... Il ne fallait pas se fier aux apparences. C’était une réalité de la vie et Dante l’avait apprise avec Najad. Si on la regardait comme ça, elle pouvait sembler tellement... inoffensive. Et regardez-la maintenant. Entrain de le torturer mentalement à chaque fois qu’elle passait. À chaque fois qu’elle venait le voir ou qu’ils se rencontraient par hasard. Personne d’autre ne le voyait. Qui imaginerait qu’un gars semblant assez fort et qui avait vécu beaucoup de chose pouvant être traumatisante dans la vie comme Dante pouvait se faire démolir par une petite blonde qui avait sorti de nul part ?

    «.....Oui c’est un bon livre... Si tu le veux, j’en ai une autre copie que je pourrais te vendre...»


Ce fut tout ce qu’il était capable de répondre. Encore uen fois, sa voix manquait vraiment de confiance. Ça ressemblait à un petit enfant qui ne savait pas comment agir devant un adulte. En fait, c’était ça. Il ne savait pas comment agir. Il ne savait pas quels sentiments il devait ressentir. Ce qu’il devait penser. Est-ce qu’il devait la détester ? Ça, c’était sûrement déjà fait. Mais son coeur... Il battait encore la chamade. À chaque fois lorsqu’il la voyait. Surtout lorsqu’il la touchait. Son Lien devait avoir un rapport là-dedans... Elle était sa Liée. Et oui. Pauvre Dante. Pris avec elle jusqu’à ce qu’il meure ou qu’elle l’achève... Un jour, elle allait le tuer. Et quand cela arriverait, elle mourrait probablement aussi. Puisqu’ils étaient des âmes-soeurs, ils étaient condamnés à vivre ensemble jusqu’à la fin des temps. L’un ne pouvait vivre sans l’autre. C’était étrange non ? Dire que Dante allait passer le restant de sa vie lié à une fille qui lui faisait plus que mal. Enfin. Sa voix s’éleva une nouvelle fois lui demandant des... Suggestions. Lui suggérer des livres ? Elle lui demandait vraiment ça, elle ? L’Italien se demandait si c’était un piège. Il ne se rappelait même plus si elle agissait comme ça avec lui d’habitude. C’était comme un souvenir flou. Mais bon. C’était une cliente et il n’avait d’autre choix que de l’aider. Elle se pencha sur le comptoir. Ses yeux étaient plantés dans les siens et l’Italien avait de la difficulté à soutenir son regard. Il ne le lâchait pas. Comme un prédateur prêt à sauter sur sa proie à la moindre faiblesse... Et bien si elle était un vrai prédateur, Dante serait probablement déjà mort. Des failles, il en avait montré un tas. Si elle ne les avait pas vu (et il en doutait fortement), il avait été chanceux.


    « Je... Je vais aller te chercher les livres qui sont arrivés aujourd’hui et celui que je lisais... Peut-être qu’il va y en avoir un à ton goût... »


Il y avait une pile d’une dizaine de livres près de son comptoir. Avec chance, le livre que l’Italien lisait un peu plus tôt s’y trouvait aussi. Était-ce vraiment sécuritaire de sortir ? Il n’y aurait plus rien pour les séparer. Elle qui avait été si proche de lui tout à l’heure... À cette pensée, son coeur recommença à frapper sa poitrine comme s’il voulait en sortir. Mais bon. Il lui avait dit qu’il irait les chercher, ces foutus livres. Elle devait jouer avec son mental et il ne le remarquait même pas... Pitoyable, Dante, vraiment pitoyable. Tu pourrais te défendre contre elle, voyons ! Ce n’est pas si difficile...


Dante se dirigea vers la partie ouverte du comptoir à sa droite et continua à marcher en ligne droite. Les pile de livres était dans une des boîtes qu’il avait reçu ce matin, en ouvrant sa librairie. Il en pris une demi-douzaine et se retourna ensuite. Est-ce qu’elle prendrait vraiment la peine de regarder les livres qu’il lui apporterait ?
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Najad L. Østergård
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MessageSujet: Re: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyLun 14 Fév - 2:36

Vulnérable. Ce petit n’était qu’un pauvre souriceau vulnérable, si facile à atteindre et à manipuler, si facile de jouer avec ses émotions. Rien de complexe. Rien du tout. Elle le regardait de son air narquois, un sourire satisfait aux lèvres en le voyant prisonnier de sombres pensées, de moyens inutiles de s’échapper. Le filet qu’elle avait tissé était si résistant que jamais ne pourrait-il même penser faire une chose pareille sans qu’elle ne semble invraisemblable aux yeux de la Danoise, qui se nourrissait de sa terreur, qui festoyait sur celle-ci, tellement exquise, tellement savoureuse... Le pauvre souffrait, et tout ça, c’était son but. Le faire souffrir était son seul dessein et son seul petit délice. Le pauvre n’aurait aucune manière de s’échapper de ses griffes une fois qu’elle seraient bien enfoncées dans sa chair, la chair de son âme, et que ses yeux, perçant son esprit comme ceux d’un loup affamé, voyant au plus profond de ses pensées les plus ignobles et les plus noires, cherchant ses moindres petites faiblesses seraient fixés directement dans les siens. De manière à ce que jamais il ne puisse retrouver sa santé. Jamais ne serait-il saint. Jamais. Et c’est ce qui la délectait : Le voir souffrir autant qu’elle. Qu’il perde tout ce dans quoi il avait déjà eu de l’espoir, qu’il ne retrouve jamais sa vie d’antan, ce qu’il avait aimé. Najad le regardait marcher, trembler, trépider sur place dans le fait de sa peur si intense qu’il avait envers elle. Cette peur qu’elle nourrissait comme si elle était son fidèle compagnon, comme un chien de garde la protégeant des attaques extérieurs. Il parlait d’une voix tellement tremblante, il s’exprimait dans des mots si balbutiés, dans un langage aussi bordélique que devait l’être son esprit... Tout ça pour de simples livres qu’elle avait demandé. Sa méfiance était telle qu’un prédateur pourrait prendre toute la joie de lui sauter dessus, le déchirer en mille petits morceaux... Jamais il ne le verrait venir. Il se méfiait tellement que la menace lui resterait aussi insoupçonnée qu’aveugle.

Il était tellement pathétique dans tous ses mouvements. Dans ces gestes futiles qui ne faisaient qu’attirer l’attention de Najad. Elle souriait d’un air narquois, se retenait de rire, sa gorge et sa voix lui faisant extrêmement défaut en cette journée d’hiver, ce Février enneigé où tout ce qui régnait était ce blanc – si ténébreux. Un blanc aussi diabolique qu’il semblait angélique, traître dans sa parure Paradisiaque, malgré son froid brûlant la peau de toute part et infligeant d’atroces blessures aux corps les plus fragiles. La fenêtre tambourinait de la neige toujours aussi agressive. Et elle ne faisait que se contenter d’un sourire face à son Lié, cet Italien tellement idiot dans cette même manière d’agir. Il avait dit, bien évidemment, qu’il allait lui chercher ces livres... Dont celui qu’il lisait d’une manière passionnée avant qu’elle n’ose entrer dans son repère, dans cet antre qui techniquement devait apporter la paix. Certainement pas pour lui. Certainement pas, non... Elle le regardait sortir de son petit cocon de sécurité, ce comptoir qui avait daigné les séparer tous deux, l’empêchant de se rapprocher, comme elle le faisait tellement habituellement, bien malgré les clôtures séparant. Comme une optimiste qui ne serait pas où s’arrêter et qui ne le serait certainement jamais. Pourquoi devrait-elle même s’arrêter un petit moment ? Ça ne lui servirait à rien d’arrêter.. Rien du tout.

Son regard se posa sur une ombre lointaine et invisible, qu’elle regarda pendant plusieurs secondes sans même bouger, son sourire prenant de l’ampleur tandis que le libraire avait le dos tourné, cherchant des livres, ayant quitté le bureau pour s’enfoncer dans sa librairie, entre deux allées, dans les livres les plus lointains. C’était comme si elle écoutait attentivement une voix, ou plusieurs. Son regard se faisait narquois, la malice ornant ses pupilles, semblant tout autant machiavélique, malgré ses airs d’ange. La neige brûlante entre nos mains. Et alors elle se retournait de cette entité invisible et marchait, lentement, un pied devant l’autre dans une grâce qui lui ressemblait malgré son affaiblissement. Elle arrivait près du jeune homme, occupé à chercher des livres dans ces boîtes, concentré, quoique ses mouvements étaient brusques comme s’il voulait se dépêcher, sortir de cet Enfer, quand il en était tellement prisonnier que jamais ne pourrait-il même oser tenter quoi que ce soit pour briser ces barreaux. Barreaux qu’il avait lui-même créé en venant ici, dans ces environs. Peut-être n’aurait-il jamais dû venir dans ce coin de la Scandinavie. Se réfugier en Norvège, ou même en Finlande. Tout sauf ici lui aurait sauvé la vie. Les choix sont de la part du Destin, celui qui règne sans même qu’on ne s’en rende compte. Cette rencontre n’était pas vaine, certainement pas pour un. Pour l’autre, elle était destructrice.

Elle effleura de sa main l’épaule de l’Italien, prenant par la suite un bon appui et serrant celle-ci entre sa main, comme pour avoir emprise sur lui, quoique jamais il ne pourrait s’enfuir. La peur le retiendrait. Cette même peur qui le tuerait. Un beau jour, oui. Elle eut peine à retenir un rire, qui ne fit qu’un petit murmure. Le regarder ainsi, et même à ce toucher, elle avait pu sentir comme un choc parcourir tout son corps. La définition du Lien en elle-même était confuse pour ceux qui ne le vivaient pas, mais le sentiment, en se faisant ressentir, était tellement puissant qu’il était difficile d’ignorer, et même pour une atteinte de plusieurs maux comme la Scandinave. Elle frissonna cependant à ce toucher en laissant la chaleur habituelle l’envahir, ne fermant pas les yeux et continuant de fixer le derrière de la tête de l’homme, le pauvre homme.

Longtemps, elle avait cru et voulu que sa Liée soit Jytte. Ce destin allait payer. Payer pour tout ce qu’elle devait endurer, pour tout ce qu’elle endurait. Il prendrait le choc à la place du destin, mais ça lui ferait du bien, comme toujours. Un bien fou. Le bonheur de le voir souffrir n’était en fin de compte qu’une simple vengeance, accompagné du sadisme et de la joie qu’elle éprouvait de pouvoir mettre la faute sur quelqu’un, cet ignorant qui ne saurait jamais rien de ce qu’elle avait, car jamais il ne pourrait s’approcher d’elle pour la détailler. Sa voix fut sérieuse et pleine de malice, malgré ce côté étrange qu’emmenait sa respiration et le liquide dans ses poumons qui l’empêchait, autant que sa gorge abîmée par la pneumonie, à parler normalement.


« Un jour, ils m’ont raconté une histoire... Qui parlait d’un jeune garçon. »

Son air qui pouvait sembler tellement angélique ne l’était plus. Elle semblait être comme le plus grand démon que la Terre avait connu. Elle continuait cependant avec aise à le torturer ainsi, tandis que lui était totalement figé et qu’il ne pouvait pas bouger. La jeune femme se tourna, à chaque pas qu’elle faisait comme pour le contourner, se mettre face à lui, lentement, toujours avec cette main qui restait sur son épaule, qui ne faisait que tourner pour se remettre à la bonne place, plus confortable. Et alors elle le regardait, lui et son visage tellement troublé, lui et ses mains tremblantes, lui et ses airs pitoyablement perturbés. Son histoire n’était pas fini, et tout cela ne faisait que commencer. Malheureusement pour Dante.

« Il était perdu. » Elle afficha un regard quasi-triste, comme si elle s’apitoyait pour le sort du jeune homme de son histoire. Sa voix était toujours si rauque et tellement différente qu’à son habitude qu’elle en avait mal à chaque parole. Mais quelque-chose lui en empêchait. Comme une force mystique qui lui disait de continuer. De le torturer jusqu’à la fin. « Et dans cette nuit noire, il ne voyait personne. Personne. Seulement quelques silhouettes noires et furtives. Ils murmuraient. Des choses qu’il ne pouvait comprendre. Comme s’il venait à perdre sa santé. Ils l’entouraient. Il entendit des rires. Mais des rires... Qui semblaient prétendre de l’être. Des rires loin d’être joyeux, avec une touche de nostalgie. »

Najad continuait, cette fois approchant sa bouche de l’oreille du jeune homme, s’appuyant sur cette même épaule pour se remonter.

« Ils jouaient la comédie. Comme un clown qui ferait semblant d’être joyeux. »

Elle eut un sourire, effrayant pour celui qui aurait pu le voir, mais invisible au jeune homme.

« Et puis des mains... Des tonnes de mains qui l’entouraient. Tellement de voix qu’il ne pouvait plus entendre ses cris. Il se débattait. Sans que rien n’arrive. Et il sombra, comme le navire qui sombrait dans les abysses... »

Elle eut un nouveau rire qu’elle ne retint pas cette fois, un rire brisé par sa gorge encore mal en point et maléfique, presque satanique voyant ce qu’elle faisait pour l’instant. Une autre respiration.


« Et puis il était parti... Et il les rejoignit. Devint l’un d’eux. À jamais. Et il erre. Sans être vu. Sans être vu... »
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L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad Empty
MessageSujet: Re: L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad   L'amour est aussi meurtrière que la haine... | Najad EmptyDim 27 Mar - 1:24

J'avais attendu ce moment avec tant d'impatience. Ce moment où elle et moi nous nous retrouverions enfin pour nous tomber dans les bras, mélangeant ainsi nos larmes, nos souffles, nos pensées peut-être. Ce jour-là, m'étais-je promis, je l'aurais fêté comme il se devait. Je serais sortie m'amuser dans quelques bars de la ville, trainant avec moi Najad. On aurait pris quelques verres, on aurait chanté des musiques au karaoké, on aurait dévalisé quelques magasins, rien de bien méchant. On se serait raconté nos dernières années, ce qui avait changé, ce qui n'avait pas changé. Le vent aurait emporté des « Tu m'as manqué » jusqu'aux oreilles de l'une ou de l'autre. On aurait pleuré aux souvenirs de notre enfance. On aurait ri. Et on aurait épuisé notre stock de conversations. On en aurait retrouvé d'autres, là n'est pas le problème. Et pourtant, ces retrouvailles, celles que j'espérais tant n'eurent pas lieu. Au lieu de ça, je me suis retrouvée à déambuler dans des rues, la neige m'atteignant la moitié des mollets. Mais, plus j'avais avancé dans ces rues désertes de vie humaine, plus j'avais avancé, plus la neige tombée et plus je me sentais dépitée. Elle n'était pas là, je l'aurais su. Et pourtant, mes espoirs n'étaient pas tombés. Une forme dans la neige m'indiquait une présence. Un brin de vie qui s'essoufflait au fil des flocons tombant sur la planète Terre. Et je l'avais retrouvé. Elle s'était tenue là, recroquevillée sur elle-même. Une main tendue peut-être. J'avais essayé d'oublier de souvenir douloureux à mes yeux, car je l'avais vu s'estomper pour ne laisser place bientôt qu'à une vulgaire coquille dénuée de vie. J'avais aimé la tenir dans mes bras, cela m'avait rappelé ce temps où on se serrait l'une contre l'autre lorsque l'une de nous deux éprouvait du chagrin, ou quand on jouait à quelques jeux puérils et sans intérêt. Là, j'avais éprouvé autant de joie à la retrouver que de chagrin à la voir partir dans mes bras. Ou alors, c'était de la douleur de ces dernières années, de celle que j'avais accumulée en moi en attendant que tout sorte d'un seul coup. Oui c'était sûrement ça. C'était loin, en fin de compte, de ce que j'avais espéré.
Comme si un désir de rattraper ce temps perdu s'était fait sentir, à moins que ce ne soient des excuses balancées comme ça, je fus invitée à rester chez Najad. Majken avait si gentiment accepté que je n'aurais su dire non. Je ne pouvais plus dire non, de toute façon. Comme un blocage intempestif, je n'arrivais plus à dire non. Non à l'abandon. Non à la violence. Non à la mort ? Non à la vie, peut-être ? Non à mon retour au Danemark. Mes parents avaient tout tenté pour me dissuader de faire ce voyage. Quand ils eurent compris que je leur filais entre les doigts, les ailes déployées, prête à prendre mon envol, ils m'avaient laissée. Ils m'avaient laissée faire ce que j'avais à faire. Maintenant que je suis en Suède, ils faisaient tout pour me faire revenir dans mon pays natal, ils inventaient de multiples histoires comme Grand-Mère Astrid a attrapé un vilain rhume mettant ses jours en danger ( alors qu'elle séjourne dans une maison de retraite depuis bien des années et qu'elle est ultra-surveillée ). Des histoires aussi rocambolesques les unes que les autres. De quoi me faire rire. C'est comme la Parabole de Pierre et le loup. Au loup ! Au loup ! Les gens accourent et il n'y a pas de loup. Au loup ! Au loup ! Les gens accourent encore une fois et il n'y a toujours pas de loup. Au loup ! Au loup ! Les gens n'accourent plus, croyant de nouveau à une farce. Et pourtant, la farce n'a pas eu lieu. Il y a eu le loup et le pauvre Pierre s'est fait dévoré par le loup. A quelques choses près, c'était ça. Si j'ignorais leurs tentatives de me faire revenir là-bas, ils arrêteront de crier au loup pour que je leur revienne enfin. Je tentais de passer outre ces misérables essais pour me concentrer sur ma future nouvelle vie. Mais jusque-là, j'avais toujours eu l'assistance de mes parents. Ils me conduisaient ici et là, ils me cuisinaient de bons petits plats, ils faisaient les courses et dépensaient de l'argent pour m'acheter des vêtements ou un ordinateur quand cela s'avérait nécessaire. Là, je me prenais pleinement en main. Je devrais sortir les sous de mon compte en banque et aider Majken à payer la nourriture et autres besoins vitaux d'une vie. Je n'allais pas la laisser se débrouiller seule alors que je venais de m'incruster chez elle. Il fallait que je l'aide. Tout ce que je n'avais pas fait pour mes parents, je devais le faire maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Peut-être certains trouveront que cela ne se fait pas, mais je ne pouvais pas me permettre de rester comme chez moi, au Danemark, dans ma maison, les bras ballants, tout en étant avachie dans le canapé à regarder un quelconque programme de télévision tout aussi abrutissant que les autres. Je devais bouger, ne pas rester statique. Sinon, tout me rappelleraient mes parents tentant vainement de tout faire pour que je fasse le voyage inverse. Je venais de retrouver Najad, pas question que je la quitte si vite.
C'était une semaine comme les autres. Il neigeait autant que la semaine passée. On aurait pu croire que cela allait empêcher les gens de sortir, mais non. La vie ne s'arrêtait pas avec un peu de neige. Autant dire que dans les pays nordique, ils ont l'habitude d'essuyer des blizzards comme ça. La neige était une partie d'eux-même, bien que cela ralentissait considérablement le rythme quotidien des êtres vivants. En y repensant, tout semble si beau, lorsque la neige tombe. Et pourtant, combien de personnes laissent la neige ensevelir leur vie ? Combien de souffles a-t-elle étouffé ? Combien de corps a-t-elle laissé au spectacle de la rue, des personnes mortes de froid, de fatigue et de faim ? Chaque année, c'était le même train-train habituel. On disait faire attention aux sans-abris, on disait prendre soin d'eux et en fin de compte, combien tenaient leurs paroles ? Il n'y avait que les associations qui ne s'écartaient pas de leurs principes. J'étais donc sortie dans ce froid glacial, faire des courses. Je devais aller acheter quelques légumes au supermarché et acheter des timbres pour envoyer des lettres à ma famille, leur dire que tout allait bien, que c'était un magnifique pays. J'en profiterais pour renouveler ma garde-robe, qui commençait à se faner de jour en jour, et qui me ramenait toujours dans des sempiternelles ritournelles liées au passé.
Durant de longs mois, il y a fort longtemps, j'avais espéré que ma meilleure amie serait ma liée. Tout aurait pu faire croire que ça serait le cas. On était inséparable, on se comprenait en un seul coup d'œil. L'une était là pour l'autre, quand ceci s'avérait nécessaire. J'avais même cru pendant un moment ressentir autre chose que de l'amitié envers elle, mais, après de longs mois de séparation forcée, je me suis rendue compte que ce n'était que la poussière d'un pur fantasme, emportée au loin par la brise d'un Renouveau, là où ma « nouvelle vie » commencerait. J'avoue que j'avais souvent pensé à elle, à cette époque. Que devenait-elle ? Que faisait-elle ? Pensait-elle à moi en ce moment ? Tant de questions, elles aussi emportée au gré de cette même brise qui emportait mes espoirs secrets au loin, dans un pays où la mer tombait dans le néant,où la vie des hommes était aspirée dans un gouffre sans fond. Je m'étais crue partir dans ce gouffre moi aussi, j'avais cru devenir aussi vide que Najad lors de nos retrouvailles. Mais, il y avait eu ce quelque chose, qui m'avait retenu ici. Quelque chose que je ne saurais définir. Peut-être est-ce mes parents ? Je n'en savais rien, et à vrai dire, je ne cherchais pas non plus à en définir l'origine. Je m'étais acharnée jour et nuit, y mettant et ma chair et mes os à essayer de trouver un moyen de revoir ma meilleure amie, ma Najad.
La sonnerie de mon téléphone retentit quelque part dans mon sac à main. Je plongeais mon bras dedans, farfouillant entre les stylos, les papiers, les livres, les cd et l'Ipod qui y trainaient. Un joyeux capharnaüm, comme dedans ma tête. Les sacs de provisions me gênaient mais je n'y fis guère attention. Lorsque je mis la main sur l'appareil, j'appuyais de justesse sur le bouton pour décrocher, avant que le correspondant mette fin à une communication non commencée. J'entendis la voix de Najad qui me demandait de m'arrêter à la librairie après avoir fini les courses. N'entendant rien au premier abord, je lui demandais plusieurs fois de répéter, mais ma phrase resta suspendue dans le vide. Elle avait déjà coupé son téléphone. Je soupirais. En retournant plusieurs fois ce que j'ai entendu, malgré le tumulte qui régnait dans le centre commercial, je compris que je devais la rejoindre à une libraire. Je soupirais. J'aimais ces endroits, mais il y avait tant de librairies ! Laquelle était-ce ? De toute façon, il faudrait que je m'attèle à la tâche. Je les ferais une par une, regardant à travers la vitrine si les contours flous de mon amie se dessinait en contrejour des rayons. Mais, comme les premières apparences sont souvent trompeuses, je rentrais dans chacune d'elle, jetais un coup d'œil circulaire avant de faire un rapide tour et de partir, bredouille. Enfin, les librairies n'étaient pas si nombreuses que ça. Au bout de la troisième – ou quatrième, je ne sais plus, je trouvais enfin mon compte. Je n'eus pas besoin de la voir de face pour savoir qu'elle était là. Elle était de dos et parlait à un homme, tout aussi âgé que nous. Je ne saurais lui donner un âge, je le voyais mal. Il semblait si loin, tout semblait si loin... Je regardais ce couple d'un œil amusé. Jamais elle ne m'avait parlé d'un quelconque homme. Même après les longues discussions qu'on avait eu la semaine passée. Je secouais la tête. Je me faisais des films. Elle ne sortait avec personne, elle me l'aurait dit. Et je l'aurais su. Des étincelles auraient brillé dans ses yeux, sans qu'elle parle. J'esquissais un sourire. Quelle idiote étais-je de penser à des choses comme ça. Et tout d'un coup, un déclic se fit. Et si cet homme lui était plus précieux que je ne le pensais ? Et si cet homme occupait une place plus importante que je ne le soupçonnais ? Non, ce n'était pas possible, elle m'aurait présenté son lié, c'en était certain ! Je baissais le regard, honteuse d'avoir pensé à ça. Puis, le relevant, je me dirigeais, les bras chargés des sacs de courses et de mon propre sac à main, vers Najad et le jeune homme. Et elle se mit à parler. J'écoutais, attentive, ne voulant pas me faire remarquer de suite.
Sa voix était rauque, différente de celle que j'ai déjà entendue par le passé. Elle tournait autour de l'homme, qui semblait figé sur place. Tout à coup, elle me fit peur. Son histoire me fit peur. J'aurais tremblé si l'histoire s'était adressée à moi, si elle avait fait ce manège avec moi. Je fermais les yeux, tentant d'imaginer la scène. Puis je les rouvris aussitôt. C'était trop effroyable. Je plaignis l'homme à qui elle racontait cette histoire effrayante. J'essayais de croiser son regard mais impossible. Puis, décidant, à la fin de son histoire, d'intervenir, je coupais court à ce manège.
« Najad ? Euh... Que se passe-t-il ? C'est, euh... Normal ou quoi ? Najad, tu vas bien ? Attends, j'ai acheté quelque chose pour toi. Regarde ! ( je fouillais alors dans mon sac à la recherche d'un CD ). Tu vois ! C'est le CD du groupe dont tu m'as parlé avant-hier ! Et comme tu l'avais pas et qu'on doit rattraper le temps perdu... ( Puis, je me tournais vers l'homme et lui tendis la main ). Ah, au fait, je m'appelle Jytte. Jytte Amundsen. »
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