_Décrivez-vous en quelques mots.
_Et bien je n’sais pas. Que pourrais-je bien vous dire… Oh et puis de toute manière je ne suis là que pour que vous disiez à toute la presse que je suis une folle furieuse pour faire chier mes géniteurs, alors abrégez, qu’on passe à autre chose.
_Vous devriez tout de même profiter de cette occasion pour vous dévoiler…
_Me dévoiler ? Ne seriez-vous pas un peu voyeur sur les bords par hasard ? Ah, je savais que j’aurais dû passer par une femme. Ca aurait été plus rapide tout de suite. Quelle sotte idée j’ai eu là. Les hommes sont tous les mêmes, de gros lourdauds sans consistance.
_C’est bien, je vois que vous commencez à jouer le jeu.
_... Vous êtes agaçant à la fin, je vous demande juste d’écrire « dégénéré mentale » sur votre papier. Vous êtes psychiatre, faites votre boulot, quoi. Vous voulez quoi ? 1000 euros ? 2000 euros ?
_Là n’est pas la question… Ecoutez, plus vite vous ferez ce que je vous dis et plus vite cet entretien prendra fin. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Aussi, je vous demande juste de répondre à deux-trois questions et après on en parlera plus.
_... Bon d’accord… C’était quoi déjà votre question ? Me décrire ? Ca fait vraiment gamin...
_Vous êtes en train de perdre du temps.
_Bon bon. Et bien je m’appelle Elizabeth Victoria Brighton, mais ça, vous le savez déjà. Je proviens d’une riche famille anglaise de névrosés avec un manche à balais dans…
_Je crois que j’ai compris, je me passerai des détails. Continuez.
_Il faut savoir ce que vous voulez : ou je parle ou je ne parle pas. C’est bon ? Merci. Je reprends donc. Alors, où en étais-je ? Ah oui. Je suis mannequin et étudiante dans une fac d’art. Je n’ai jamais eu aucun problème en dehors de ce River. La chose que je déteste le plus au monde, ce sont les mâles. Enfin… Tout dépend lesquels, mais dans l’ensemble, on ne peut pas dire que ce soit ma tasse de thé. Je préfère les femmes donc. Elles sont si attirantes, et sensuelles et et… « Et » quoi. Bien souvent, j’accumule les conquêtes et ne me fixe pas davantage, mais il y a cette danseuse… Enfin, parlons d’autre chose voulez-vous ? Je pense être distinguée et plutôt snobe…
_Je crois savoir que vous prenez souvent les gens de haut…
_Mmh… En un sens oui, mais encore une fois, tout dépend de la personne que j’ai en face des yeux. Disons que je rencontre souvent des gens sans valeur ou tout du moins inférieurs. Enfin, passons. Je suis orgueilleuse et séductrice. Je déteste ne pas maîtriser le cours des évènements. Euh… Je ne sais pas, moi… C’est difficile de synthétiser… Allez voir mon manager pour plus de détails.

Voilà^^ Comme je suis là depuis un certain temps maintenant, j’ai pensé que je devrais peut-être faire une de ces fameuses fiches de relations, moi aussi. Donc bah, désolé si ce n’est pas très complet tout ça. J’attends vos réponses. Je suis ouverte à toutes les suggestions.

Jaana Fridén. Elle n’a pas d’emprise sur elle, et c’est bien ça le drame. Elle l’aime tant, ce n’est pas un mirage, ou tout du moins c’est ce en quoi elle croit. Elles sont liées bien sûr, et Elizabeth sait que ce lien doit être pour beaucoup dans son ardente passion, mais ce n’est pas grave car elle considère qu’il ne fait que souligner un peu plus la pureté et l’originalité de leur relation. Jaana n’est pas un de ses nombreux jouets, elle est sa pièce maîtresse, ce qui procure à sa vie cette si fugace étincelle.

October A. River. Leurs géniteurs les destinaient l’un à l’autre. Une de ces nombreuses alliances entre gens de la haute société, rien de plus. Cela aurait sans doute été bénéfique aux intérêts de tous, mais c’était sans compter sur leurs sentiments propres. Pour faire simple, elle le hait, il la hait, ils se haïssent. Il représente tout ce qu’elle abhorre : ses dégénérés de parents, le mâle dominant, et la bêtise faite homme. La seule chose qui les rassemble, c’est leur commun désir de voir ce mariage échouer.

Andreas V. Frediksen. Qui aurait cru qu’une misandre et un misogyne convaincus deviennent si proches. Peut-être que c’est cela en fait qui fait qu’ils s’entendent si bien. Par ailleurs, l’ironie a voulu que son ami soit le lié de son fiancé. En un sens, la vie fait parfois mal les choses. Enfin. Elle l’apprécie même s’il est homme et aime bien passer du temps en sa compagnie. Sa candeur lui plaît et elle ne s’en lasse pas.

Viviane.« Viviane », c’était une rencontre d’un soir. Elle était agréable, d’autant plus avec un verre d’alcool. Elle n’était pas vilaine, d’autant plus avec un verre d’alcool. Elle se laissait faire, d’autant plus avec un verre d’alcool... Depuis, elle l'appelait quand elle s'ennuyait et passait un "sympathique" moment. Une relation sans souci. Un genre d'amitié? Peut-être, peut-être pas. Tout du moins, elle la distrayait.